La communication outdoor et l’environnement
Une réglementation qui se durcit
Suite à l’adoption de la loi « Climat et Résilience) le 4 mai dernier, l’incompréhension et la colère se sont fait ressentir parmi le secteur de la communication extérieure. La raison ? L’article 7 de cette loi qui permet aux maires, par leur Règlement Local de Publicité (RPL), d’encadrer les publicités et enseignes lumineuses situées à l’intérieur des vitrines quand elles sont visibles depuis une voie publique. Il leur permet de donner des prescriptions en termes de surface, de hauteur, de consommation et d’horaire d’extinction. De nombreuses municipalités et métropoles sont déjà en train de revoir leur RPL. Parmi elles, la ville de Lyon dont le règlement s’annonce radicale. Malgré leur mécontentement, les professionnels du secteur veulent être constructifs avec une activité plus écoresponsable. Certains acteurs voient dans ce durcissement l’opportunité d’innover. Face à l’urgence climatique, le secteur de la communication extérieure n’a d’autre choix que de se réinventer.
L’émergence d’innovations
Les acteurs du secteur s’accordent à dire que les progrès technologiques ne font qu’encourager le secteur vers une empreinte carbone moindre avec les LEDs, les encres sans solvants, les enseignes à énergie photovoltaïque ou la découpe assistée par ordinateur qui réduit le gaspillage de matière. Sur le long terme, ces petits éléments ont un impact important à l’échelle de toute la profession. De plus, l’affichage serait le média le plus adapté à la contrainte environnementale. e-Visions, l’organisation professionnelle du secteur de la communication visuelle, a déjà pris les devants en terme de questions environnementales. En partenariat avec Ecosystem, ils ont mis en place un recyclage des néons et des enseignes. En parallèle, la recherche de nouveaux matériaux et techniques est un point essentiel dans ce débat. Du côté de l’enseigne, le PVC, parfois interdit, laisse sa place à des matières naturelles comme le bois. En terme d’éclairage, la LED reste un essentiel depuis le début des années 2000. Certaines entreprises souhaitent même expérimenter la bioluminescence pour un éclairage naturel.
Une autre façon de communiquer
La densité de panneaux publicitaire ne serait pas le réel problème puisque le nombre de panneaux a été divisé par deux en 20 ans. Pour certains, la solution ne serait pas le panneau en lui-même mais son contenu. Il s’agirait de pousser les afficheurs à avoir une démarche plus écoresponsable. En effet, l’un des reproches qui revient le plus souvent est la pollution visuelle. C’est pourquoi les communications extérieures tendent de plus en plus à miser sur un contenu utile et citoyen, ce qui s’est révélé d’autant plus vrai suite à la crise sanitaire. En effet, durant la pandémie, les réseaux de mobiliers urbains ont offert la possibilité aux acteurs publics de relayer les messages de prévention et d’informer en temps réel. L’émergence du digital dans la communication extérieur permet de faire cohabiter la publicité et la diffusion d’un message utile et gratuit aux citoyens. Nous pouvons également observer la pratique de la publicité solidaire se développer, dans ce cas la marque verse un pourcentage du budget investi à une association.
Alors que le secteur de la communication est pointé du doigt pour les responsabilités de son activité en terme d’environnement, les professionnels font de leur mieux pour innover, proposer des solutions plus écoresponsables en matière de matériaux, de technique ou d’utilisation. À l’heure où le digital envahit notre quotidien, est-ce vraiment une mauvaise chose de le retrouver dans nos rues ? Là où certains y voient la meilleure opportunité en terme de publicité, d’autres y voient l’occasion de faire mieux et différemment. La question environnementale est au cœur des problématiques et il est normal que les pratiques évoluent de manière plus respectueuse. Une démarche à laquelle tous les acteurs du secteur doivent prendre part pour assurer la survie et l’épanouissement de la communication extérieure.